La Vingt Septième session de la Conférence des Parties (COP 27) comprendra la dix-septième session de la Conférence des Parties siégeant en tant que réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP 17), la quatrième session de la Conférence des Parties siégeant en tant que réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA 4) et les 54ème sessions des organes subsidiaires de la convention. Elles seront précédées de réunions préparatoires qui se tiendront du 01 au 07 novembre 2022.

Il sied de rappeler qu’en décembre 2015, la communauté internationale avait adopté à la COP 21 de Paris, « l’Accord de Paris – AP », un accord historique dans le cadre des négociations sur les changements climatiques et dont l’objectif est de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C. Cet Accord non légalement contraignant, est entré effectivement en vigueur en 2020.

De la COP 22 de Marrakech à la COP 26 de Glasgow, toutes les études scientifiques, y compris le dernier rapport de l’IPCC, continuent à démontrer que les niveaux actuels des ambitions annoncées par les pays-parties, conduiraient le monde à une augmentation de température de plus de 3°C avec des conséquences catastrophiques pour les populations, particulièrement celles des petits états insulaires et les pays les moins avancés.

Présentation du FONAREDD à la 1ère réunion préparatoire de la COP 27, 25 sept 2022

Présentation du FONAREDD à la PRECOP27 à Kinshasa, 5 oct 2022

Que retenir de la COP 26 ?

La COP 26 tenue à Glasgow en novembre 2021 a abouti à 2 principaux accords pour la lutte globale contre le changement climatique. Il s’agit entre autres de :

  1. Le Pacte de Glasgow

Le Pacte de Glasgow est une série d’engagements non contraignants visant à réduire les émissions mondiales de CO2 de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010. On relève trois mesures principales :

  • la réduction progressive de l’utilisation du charbon « non traité » et la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles. C’est la première fois que les combustibles fossiles sont mentionnés dans un document de la Convention climat ;
  • la nécessité d’aider financièrement les pays en développement à faire face aux conséquences du dérèglement climatique. En 2009, les pays développés se sont engagés à verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays vulnérables jusqu’en 2025, mais cet engagement n’a pas été tenu. De fait, les Parties ont instauré un « dialogue » annuel jusqu’en 2024 pour « discuter des modalités pour le financement des activités » ;
  • la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) tous les cinq ans. L’objectif est de renforcer le niveau d’ambition des objectifs de chaque pays pour réduire leurs émissions de GES.
  1. Le “Paris Rulebook”

Il s’agit d’un document qui définit, 6 ans après la signature de l’Accord de Paris, les lignes directrices de sa mise en œuvre. Ce document qui définit les lignes directrices et qui encadre la mise en œuvre de l’Accord de Paris est désormais opérationnel :

  • l’article 6 (approches coopératives), en vue d’opérationnaliser l’échange de crédits carbone, un marché du carbone et un cadre pour les approches non marchandes ;
  • l’article 4.10, qui définit les calendriers communs pour la mise en œuvre des CDN au niveau national, les pays ont convenu de soumettre, en 2025, de nouvelles CDN qui prendront fin en 2035 et de soumettre en 2030, des CDN qui prendront fin en 2040, et ainsi de suite. Ce cadre fournira aux CDN des mises à jour quinquennales régulières, chacune avec une validité décennale ;
  • l’article 13, qui permet aux signataires d’être transparents sur leurs engagements et de pouvoir les suivre, le cadre de transparence amélioré a été entièrement achevé, avec les tableaux, les grandes lignes et d’autres détails pour les formats des rapports convenus. Cela permettra aux Parties de soumettre, en 2024, leurs premières communications biennales sur la transparence, au titre de l’Accord de Paris.

Quels sont les enjeux de la COP 27 ?

La COP 27 de Sharma el Sheikh devra s’appuyer sur les résultats de la COP 26 de Glasgow pour garantir un résultat certain. Toutefois, que pouvons-nous retenir de lCOP 26 ?

Quatre enjeux clés seront au centre de la COP 27. Il s’agit de : l’Adaptation, l’Atténuation, la Finance et la Collaboration.

La COP 27 qui est une véritable conférence africaine, devra permettre que les discussions et négociations progressent sur des domaines prioritaires, tels que :

  1. Les financements climatiques : des progrès importants sont attendus à cette COP sur la question cruciale des financements, spécialement pour les pays de l’Afrique, responsable seulement de 4% de l’ensemble de GES de la planète, mais subissent les conséquences de plein fouet. Les promesses des pays développés e 100 Milliards à l’an 2020, n’a pas été tenue et il est urgent de faire le point de savoir où en sommes-nous et quel niveau des ressources financières additionnelles sont nécessaires à ce jour ;
  2. L’atténuation : la COP 27 devra être l’opportunité qu’ont les différentes parties de remplir leurs promesses et engagements pour l’atteinte de l’Accord par la mise en œuvre de l’Accord de Glasgow pour la revue des NDCs et la mise en place d’un programme de travail pour une table ronde ministérielle annuelle pour un rehaussement des ambitions d’ici 2030 ;
  3. L’adaptation : L’objectif mondial sur l’adaptation (Global Goal on Adaptation) a été l’un des résultats importants de la COP26. D’où la nécessité de veiller à ce que la COP27 fasse les progrès indispensables et demander instamment à toutes les parties de faire preuve de la volonté politique nécessaire si nous voulons mesurer et évaluer nos progrès en matière de résilience et aider les communautés les plus vulnérables. Aussi, la COP27 devrait être le témoin d’un programme d’action mondial renforcé en matière d’adaptation, confirmant ce qui avait été convenu à Paris et précisé dans le pacte de Glasgow en ce qui concerne le fait de placer l’adaptation au premier plan de l’action mondiale ;
  4. La collaboration: L’opérationnalisation du Règlement de Paris (Paris Rulebook), particulièrement l’Article 6 (approches coopératives) ; la question des pertes et dommages : avec la mise en œuvre du Dialogue de Glasgow entre les Parties sur la question qui se déroulera de 2022 à 2024, et le dialogue annuel consacré au renforcement de l’action sur les océans.

Quels sont les éléments-clés de la Position de la RDC ?

La position de la RDC à cette COP africaine, doit s’arrimer avec la position globale de l’Afrique et des PMA et s’articulera essentiellement sur les questions qui préoccupent ces groupes des négociateurs, notamment :

  • Les financements climatiques conséquents et prévisibles et totalement séparés de l’aide au développement. A cet égard le « dialogue annuel jusqu’en 2024 » prévu à être lancé à la COP 27 devra être suivi avec priorité.
  • L’adaptation avec l’objectif mondial sur l’adaptation (Global Goal on Adaptation) une priorité aussi, car il est important de fixer un cible à objectif mondial sur l’adaptation (comme l’Accord de Paris)
  • L’atténuation avec la nécessité de voir un réel réajustement des NDC des pays pollueurs mais surtout de pousser pour le financement de la NDC du pays par la communauté internationale, l’atténuation étant la meilleure arme pour une adaptation résiliente
  • La collaboration : Les mécanismes de marchés pour l’opérationnalisation effective de l’Art. 6 de l’AP. Le CfRN a fait circuler une soumission à laquelle la RDC pourra donner sa position. De même assurer la montée en puissance du plaidoyer de la RDC pour le relèvement du prix de la tonne de carbone tourne aujourd’hui entre 5 et 10 $ ; L’agriculture dans le cadre de l’approche des Solutions Basées sur la Nature, le Défis de Bonn et la mise en œuvre de la politique nationale d’une agriculture REDD+ compatible.