Le Programme Intégré REDD+ en Province du Mai-Ndombe (PIREDD Mai-Ndombe), mis en œuvre par la Banque Mondiale à travers l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF) grâce au financement CAFI/FONAREDD, a appuyé dans sa première phase les microprojets en faveur des Peuples autochtones. Ces microprojets permettent une gestion durable des forêts par les communautés à travers la mise en œuvre des politiques de préservation, de protection, d’exploitation raisonnée et dans certains cas, de changement des pratiques pour migrer vers des formes d’élevage extensif ou de production agricole.
Dans l’ensemble de la Province, 6 microprojets ont été appuyés à travers les différents sites hébergeant les peuples autochtones, lesquels portent sur les activités d’élevage et apiculture. Chaque site de microprojet comprend entre autres : Une chèvrerie, une Canardière, une porcherie, un rucher, un bac de rouissage pour les maniocs et une décortiqueuse de riz.
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La République Démocratique du Congo (RDC) est caractérisée par son abondance en ressources naturelles et paradoxalement, par la pauvreté accablante de sa population (plus de 73% des 90 millions d’habitants vivent en pauvreté extrême[1]). Les Paiements sur les Services Environnementaux (PSE) constituent une nouvelle source de financement potentiellement importante pour les pays tels que la RDC, soit des pays en développement qui fournissent des services écosystémiques à valeur mondiale. Comme la RDC abrite la deuxième forêt tropicale au monde en termes de superficie, et une biodiversité qui la qualifie en tant qu’un des 17 pays méga-divers au monde, elle fournit des services écosystémiques qui bénéficient au monde entier, y inclus les pays développés.
[1] Banque Mondiale, « Congo, Dem. Rep. », https://data.worldbank.org/country/congo-dem-rep.
Véritables gratifications aux communautés pour les services fournis dans la préservation des écosystèmes, les PSE dans le Mai-Ndombe sont capitalisés pour les œuvres communautaires. A KONKIA, secteur situé à une centaine de kilomètres d’Inongo, chef-lieu de la Province, le Comité local de Développement (CLD) a construit son bureau grâce au PSE et continue de nourrir d’autres ambitions avec les mêmes fonds, ceci, dans le cadre du Programme Intégré REDD+ Mai-Ndombe, mis en œuvre par la Banque Mondiale à travers l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF), sur financement CAFI/FONAREDD.
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Chèvrerie: 45 chèvres
Canardière: 56 canards
Porcherie: 21 porcs
Rucher: 60 caisses d’abeilles
Jean-Louis EBENGO, Chef d’Antenne
Jean-Louis EBENGO, Chef d’Antenne du site des microprojets à MPendjwa dans le Territoire de KIRI, nous parle des bienfaits de ce projet : « J’avais été appelé par l’ONG OSAPY qui m’a informé de ce projet qui devrait être exécuté ici à Pendjwa. Nous avons demandé un terrain pour ce projet. Cela étant, nous nous sommes réunis tous, Peuples autochtones pygmées avec STFA et OSAPY et ils ont expliqué clairement l’importance de ce projet. L’importance de ce projet pour nous, peuples autochtones pygmées, est de nous sortir de la pauvreté, que le développement nous atteigne, que nous sachions comment faire étudier nos enfants, comment fonder nos foyers, comment vivre, comment prendre en charge nos soins, comment équiper nos maisons… C’est pour ça qu’à travers tout ce que vous voyez ici -Canardière, porcherie, chèvrerie, décortiqueuse de riz et le rucher que vous venez de voir de ce côté-là dans la forêt- nous voyons déjà petit à petit un changement dans notre communauté. »
Pour ce qui concerne les effectifs pour chaque espèce, le chef de site a souligné que la récente épidémie n’a pas épargné leur bétail, mais il garde toujours espoir. « Malgré l’épidémie qui vient de passer il n’y a pas longtemps, nous avions déjà 82 canards. Maintenant, il nous en reste 56. Pour les chèvres, nous en avions 90, il nous reste 45. Pour les porcs, nous en avions 60, il nous reste 21. Tout cela, à cause de l’épidémie. Nous avions reçu l’aide d’un vétérinaire après. »
Ce qu’un rucher peut produire…
« En ce qui concerne le rucher, nous avons à présent 60 caisses et les abeilles occupent déjà certaines d’entre elles. Chaque caisse peut produire 25 litres de miel, donc environ 1500 litres de miel, ce qui va nous donner beaucoup d’argent et notre développement ira de l’avant. »
Comment comptent-t-ils s’organiser pour la gestion ?
« Pour en arriver là, nous avions connu beaucoup de difficultés. Ça nous a révélé beaucoup de choses, Dieu nous a aidés, nous nous sommes déjà organisés et chacun connait désormais là où il travaille. Comme dans la canardière, nous nous sommes organisés de façon qu’il y ait des gens chargés de les nourrir, de les nettoyer et de savoir les dénombrer à chaque moment. Même chose pour la porcherie et la chèvrerie. Donc, à chaque niveau, nous nous sommes organisés et nous avons arrangé. C’est là notre salut et nous allons bien le gérer. »
Etant donné qu’il s’agit d’une première pour les peuples autochtones de cette contrée, un accompagnement de proximité serait nécessaire pour aider ces communautés à profiter à bien des acquis de ces microprojets et que de telles initiatives se multiplient dans tous les sites pour favoriser la sédentarisation des Peuples Autochtones Pygmées.
©FONAREDD RDC, 2022/story& photo credit: Gloire Munesha
Madame MAYASA AMPIME, Trésorière du CLD KONKIA, nous en parle davantage : « Nous recevons les PSE en 3 tranches depuis la mise en place jusqu’à l’entretien des plantations. Chaque service est rénuméré à 50 dollars par personne. Nous ne pouvons pas tout consommer. Nous nous sommes réunis pour ce que nous pouvons faire avec cet argent et nous avons décidé de construire un bureau. »
Bureau du CLD, mais à utilité communautaire…
« Ce bureau n’appartient pas uniquement au comité du CLD mais à toute la communauté. Tous ceux qui ont besoin de faire une réunion, que ce soient des mutualités, que ce soient les agents de l’Hôpital, s’ils ont besoin de se réunir, ils le font ici. Nous avons payé 20 chaises et quatre tables qui sont à l’intérieur, toujours avec cet argent. »
L’expérience du PIREDD révèle un besoin criant en projets de développement dans ce secteur et pourquoi pas dans toute la Province du Mai-Ndombe potentiellement riche, mais dont une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. Satisfaite de ce qui a déjà été fait, Madame MAYASA revient également sur le besoin ressenti : « Nous sommes très contents de cette initiative du Gouvernement qui ne nous a pas oublié. S’il y a des projets, qu’il nous les amène afin que notre secteur se développe davantage car il y a toujours de la pauvreté ici. Depuis que le PIREDD est là, avec le peu que nous gagnons grâce aux activités, certains paient les frais de scolarité pour leurs enfants, d’autres supportent leurs soins de santé, envoient leurs enfants à l’université et réhabilitent même leurs maisons. Que le Gouvernement nous envoie encore plus de projets. »
Des ambitions pour le prochain paiement…
« Nous avons besoin de finaliser d’abord ce bureau car il manque une partie du pavement et le plafond. Et pour l’avenir nous comptons construire un marché pour notre secteur. »
Un marché qui servirait donc de point de stockage et d’évacuation des produits agricoles et vivriers attendus pour les saisons à venir.
©FONAREDD RDC, 2022/ Story & photo credit: Gloire Munesha