Clôture du Programme Intégré REDD+ Oriental (PIREDD-O

     

    Le 13 février 2025, le Bureau du PNUD a eu le plaisir d’organiser la réunion du Comité de Pilotage national du PIREDD-O, signifiant ainsi la fin de ce programme dans les provinces de la Tshopo, du Bas-Uele et de l’Ituri.

     

    Cette rencontre a été consacrée à la présentation et à l’approbation du rapport final du PIREDD-O, ainsi qu’aux résultats de l’évaluation terminale.

     

    Après avoir détaillé les résultats atteints durant les sept années de mise en œuvre, des discussions constructives ont eu lieu, permettant aux membres du Comité de formuler des suggestions pour capitaliser sur les succès du projet et encourager le partage des savoirs.

     

    Le modèle PIREDD appliqué dans ces trois provinces a été une expérience précieuse. Les participants ont exprimé leur souhait de maintenir les succès obtenus afin de favoriser le développement de projets futurs dans la région de la Grande Orientale.

     

    Il est important de rappeler que le PIREDD-O cherche à diminuer la déforestation et la dégradation forestière tout en améliorant de manière durable les revenus des communautés locales, y compris les populations autochtones, les femmes et les jeunes dans les zones ciblées des provinces du Bas-Uele, de l’Ituri et de la Tshopo. 

     

    Cela se réalise par une gouvernance améliorée des ressources naturelles (forêts et terres) et par la minimisation des effets des activités économiques et des dynamiques démographiques sur les forêts dans ces zones.

    Conférence Interministérielle Internationale sur les Paiements pour Services Environnementaux en Afrique Centrale

     

    Le lundi 27 janvier, au Fleuve Congo Hôtel, Madame Ève Bazaiba, Ministre d’État chargée de l’Environnement et du Développement Durable, a ouvert les travaux de la Conférence Interministérielle internationale dédiée au déploiement des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) en Afrique centrale. Cet événement a réuni des décideurs politiques des pays du Bassin du Congo, signataires de la Déclaration conjointe de l’Initiative pour la Forêt d’Afrique Centrale.

     

     

    Après un segment technique de deux jours rassemblant des experts en forêts, environnement, agriculture, finances et aménagement du territoire des six pays signataires de la Déclaration de CAFI, les Ministres ont exprimé, le mercredi 29 janvier 2025, leur vision et engagement à travers deux documents ambitieux. Cela a permis de poser les bases de l’opérationnalisation des PSE avec le lancement de deux outils numériques.

     

     

    Dans ce contexte, une feuille de route et une note de position conjointes ont été élaborées, servant de fondations pour le déploiement des PSE et la mobilisation de financements conséquents pour l’Afrique centrale. Les Ministres ont souligné l’importance de mobiliser des financements, tant nationaux qu’internationaux, pour garantir des incitations économiques durables aux acteurs locaux, notamment les communautés autochtones et rurales.

     

    « Nous exhortons nos partenaires techniques et financiers à aligner leurs actions sur les priorités nationales et à participer activement au financement de cette transition. Nous nous engageons à garantir la transparence dans la gestion des fonds mobilisés et à présenter, lors de la COP30, une proposition concrète pour valoriser les services écologiques du Bassin du Congo, avec des objectifs financiers adaptés aux enjeux environnementaux et sociaux. La feuille de route régionale vise à structurer les financements et à accélérer le déploiement des PSE d’ici la COP30 à Belém », ont-ils déclaré dans leur note de position.

     

    Au cours de cette conférence, les participants ont également adopté deux outils destinés à faciliter l’accès aux paiements pour services environnementaux : l’outil de planification « Ground Impact PSE » et l’outil de gestion des PSE, qui représentent des alternatives pour la gestion durable des ressources du bassin du Congo.

     

    « Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) rémunéreront directement les acteurs ruraux qui adopteront des pratiques agricoles durables, basées sur des performances vérifiées. Nous envisageons que les PSE puissent être appliqués à différentes échelles, tant au niveau individuel qu’au niveau communautaire. La position commune que nous présentons aujourd’hui nous engage à intégrer ces mécanismes dans nos futurs projets de développement agricole, forestier et agroforestier, tout en tenant compte des enjeux climatiques et environnementaux », a déclaré Ève Bazaiba Masudi, Ministre d’État, ministre de l’Environnement.

     

    L’outil de planification Ground Impact PSE permettra une planification précise et adaptable des paiements, tandis que l’outil de gestion des PSE optimisera l’échelle, l’efficacité, la transparence et l’impact des investissements dans la région.

     

    « Notre position commune nous pousse à envisager des projets de développement agricole, forestier et agroforestier durables et équitables. Des initiatives comme la reforestation et la conservation viseront à répondre aux besoins des communautés et à établir une collaboration stratégique avec nos partenaires internationaux. Cela constitue une stratégie visant à offrir des alternatives aux populations vivant en relation avec la forêt, leur permettant de gérer durablement ces ressources », a ajouté Ève Bazaiba.

     

    Il convient de noter qu’un partenariat « inédit » sera prochainement lancé entre le Costa Rica, pionnier des PES en Amérique latine, et les pays d’Afrique centrale. Selon Ève Bazaiba, ce partenariat a pour objectif d’accélérer le déploiement de ces mécanismes innovants sur le continent africain. Cette initiative est soutenue par six États d’Afrique centrale : la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Gabon, le Cameroun, la République Centrafricaine et la Guinée Équatoriale, avec l’appui des partenaires tels que l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique centrale (CAFI).

     

    Cette conférence constitue une étape clé pour renforcer la coopération régionale en matière de gestion durable des forêts et garantir un avenir meilleur pour les populations locales ainsi que pour la biodiversité.

    Réunion du Comité de Pilotage : Les Priorités pour une Gouvernance Foncière Renforcée

     

    Le mardi 24 décembre dernier, Acacia Bandubola Mbongo, Ministre d’État en charge des affaires foncières, a présidé une réunion du comité de pilotage du programme d’appui à la mise en œuvre de la réforme foncière, qui s’est tenue dans son cabinet de travail.

     

     

    Dans son discours d’ouverture, la Ministre a exprimé sa profonde gratitude envers tous les partenaires, notamment CAFI et FONAREDD, pour leur soutien financier au pilier foncier dans le cadre du partenariat CAFI-RDC, ainsi qu’à l’ONU Habitat pour son rôle en tant qu’agence d’exécution du PARF2.

     

     

    Elle a également souligné que, conformément à la lettre de la Première ministre Judith Suminwa TULUKA, les priorités de son ministère sont alignées sur les objectifs stratégiques du programme gouvernemental. Ces priorités se déclinent en trois axes principaux :

     

    1. Amélioration de la gouvernance foncière,
    2. Informatisation et création de bases de données,
    3. Élaboration et actualisation des plans cadastraux.

     

    En conséquence, la Ministre Acacia Bandubola Mbongo a recommandé une réaffectation des lignes budgétaires du programme PARF2 afin de mieux répondre aux besoins de son secteur. Parmi les propositions figurent :

     

    • L’équipement et la construction de bureaux pour les circonscriptions foncières,
    • Le renforcement des capacités du personnel de l’administration foncière,
    • La mise en place d’un système d’information foncière (SIF), notamment par la numérisation du cadastre,
    • La révision des concessions et occupations foncières pour garantir une gestion plus équitable et transparente,
    •  La vulgarisation des décisions gouvernementales, ainsi que des lois et règlements en vigueur dans le secteur foncier,
    • L’élaboration d’un Plan foncier national.
    Du Déchet à l'Énergie : L'Initiative Eco MAKALA Business au Maniema

     

     

    Dans la province du Maniema, ainsi que dans de nombreuses autres régions du pays, la dépendance au charbon de bois est alarmante et entraîne des problèmes croissants de déforestation. Face à cette problématique, le charbon vert se présente comme une solution prometteuse, capable de répondre aux besoins énergétiques tout en préservant l’environnement.

     

    Pour promouvoir cette alternative durable, le programme PIREDD MANIEMA a choisi de soutenir des micro-entreprises locales. L’objectif est d’améliorer leur processus de production de charbon vert et de faciliter sa commercialisation, tout en contribuant à la protection de l’environnement et en stimulant le développement économique de la région.

     

    En collaboration avec des ONG locales, le programme a fourni des formations sur la protection de l’environnement, l’entrepreneuriat et l’optimisation de la production. De plus, les micro-entreprises ont reçu un soutien matériel essentiel, comprenant des équipements comme des carbonisateurs, un malaxeur motorisé, une presse motorisée, ainsi que des sacs pour la collecte des déchets. Des équipements de protection ont également été fournis pour assurer une production durable.

     

    Parmi ces micro-entreprises, Eco MAKALA Business se distingue. Fondée initialement comme une association, elle a su évoluer et diversifier ses activités en développant une solution énergétique innovante : le charbon vert Eco MAKALA.

     

     

    Matthieu ILUNGA, l’un des fondateurs et gérant d’Eco MAKALA, partage son expérience : « Au départ, beaucoup de gens doutaient de notre initiative. Lorsque nous ramassions les déchets, nous étions souvent méprisés.

     

     

    Cependant, nous avons pu compter sur le courage des femmes, qui ont mis de côté leur honte et se sont engagées dans ce défi avec détermination. C’est ce qui explique que notre jeune entreprise compte 13 femmes et 7 hommes. »

     

     

     

    Pour produire le charbon vert, l’équipe de Matthieu commence par collecter des déchets biodégradables tels que les peaux de bananes, les épluchures de manioc, les fibres de noix de coco et les épines de maïs. Après un tri minutieux pour éliminer les impuretés, les déchets sont séchés au soleil avant d’être carbonisés. Ce processus garantit la qualité des briquettes.

     

     

    Matthieu souligne : « Avant notre initiative, les déchets étaient souvent abandonnés. En distribuant des sacs vides aux ménages et marchés, nous avons encouragé le tri. Aujourd’hui, les mentalités changent et les gens savent où déposer leurs déchets. »

     

    Eco MAKALA Business a eu un impact important sur l’assainissement à Kindu en transformant des déchets organiques en charbon vert. Cette initiative contribue à une gestion efficace des déchets, notamment dans les sites où les sacs poubelles étaient souvent abandonnés.

     

    Avec l’appui du programme, Eco MAKALA Business a su répondre de manière durable aux besoins énergétiques des communautés, tout en s’attaquant aux problématiques environnementales et en favorisant la croissance économique de la province.

     

     

    Actuellement, le charbon vert Eco MAKALA est accessible dans les trois communes de Kindu et dans neuf quartiers de Kalima, fournissant aux résidents une solution énergétique à bas prix. Un sac de 30 kg de briquettes est proposé à 30 000 FC, tandis que le même poids de charbon de bois se vend à 45 000 FC. Cela représente une économie considérable pour les consommateurs.

     

    Autrefois négligé, Eco MAKALA a su surmonter les défis, et aujourd’hui, ce projet incite de nombreuses personnes à se tourner vers la production de charbon vert.

     

    Voici les principaux avantages du charbon vert  :

    1. Protection des forêts : Réduit la déforestation.
    2. Énergie renouvelable : Utilise des déchets biodégradables.
    3. Moins de pollution: Émet moins de polluants.
    4. Économie circulaire : Valorise les déchets.
    5. Économies financières : Moins cher que le charbon de bois.
    6. Création d’emplois : Stimule l’économie locale.
    7. Sensibilisation écologique : Encourage des pratiques durables.
    8. Santé améliorée:  Réduit les problèmes de santé liés à la pollution.
    9. Durabilité : Production respectueuse de l’environnement.
    10. Renforcement communautaire : Soutient les micro-entreprises locales.

    L'Autonomisation par l'Épargne : L'Impact des AVEC sur la Vie des Femmes à Shoko

     

    Dans le village de Shoko, en province du Maniema, un nombre croissant de résidents, principalement des femmes, s’engagent dans les associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC). Ces groupes favorisent l’autonomisation de leurs membres, améliorant leurs conditions de vie tout en les impliquant dans la préservation des forêts.

     

    Composées de 15 à 25 membres, ces associations se réunissent chaque semaine pour renforcer la solidarité et la confiance au sein de leur communauté. Grâce à des contributions régulières, elles créent un fonds commun accessible aux membres dans le besoin, avec un taux d’intérêt avantageux, ce qui améliore leur situation financière et favorise un sentiment d’appartenance collective.

     

     

    Pour soutenir ces initiatives, le programme PIREDD MANIEMA fournit des outils essentiels tels que des caissettes, des carnets, des stylos, des registres et des calculatrices, facilitant ainsi la gestion des associations. En collaboration avec des partenaires locaux, y compris des ONG, le programme assure une mise en œuvre efficace des AVEC et propose des formations sur divers sujets tels que l’entrepreneuriat, la gestion des conflits, la protection de l’environnement, l’hygiène et l’égalité des genres.

     

     

    La participation aux AVEC permet aux femmes d’accéder à des ressources financières qui leur étaient auparavant inaccessibles. Elles peuvent épargner, obtenir des crédits et investir dans des projets générateurs de revenus, tels que l’élevage ou la vente de produits maraîchers. Shako Omombo, par exemple, témoigne de son succès dans l’élevage de porcs, une activité qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.

     

     

    « Nous sommes parmi les premiers à bénéficier de l’appui du programme dans notre village. Grâce à nos économies et à nos crédits, nous avons constitué une caisse. À la fin du cycle, nous avons partagé l’argent, et j’ai pu acheter une truie pour faire de l’élevage. Aujourd’hui, je possède 7 porcs, et je peux en vendre si quelqu’un en souhaite un, tout en continuant à les reproduire. Avant, je n’avais aucune activité à part travailler dans les forêts. Aujourd’hui, grâce à notre association, je fais de l’élevage de porcs.

     

    Les revenus de la vente me permettront de scolariser mes enfants et de penser à construire ma maison. C’est un pas en avant dans ma vie. »

     

     

    Avant de rejoindre ces associations, de nombreux membres dépendaient exclusivement de la forêt pour leur subsistance. Désormais, ils diversifient leurs activités en s’engageant dans la vente de produits maraîchers et d’autres initiatives génératrices de revenus.

     

    À ce jour, le programme PIREDD MANIEMA a soutenu la création de 419 AVEC, touchant plus de 11 326 personnes, dont 9 871 femmes, renforçant ainsi le rôle des femmes dans le développement communautaire et la préservation de l’environnement.

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