Programme Intégré REDD+ Mongala

(PIREDD Mongala)

Contexte

La province de la Mongala, est une des provinces forestières du pays ; plus de deux tiers de son territoire sont couverts de forêt (dense-humide ou sur sol hydromorphe). Le fleuve Congo qui la traverse d’Ouest en Est la divise en deux entités physiques plus ou moins distinctes. La partie Nord est caractérisée par la présence des forêts denses humides et d’une quantité considérable de complexes agricoles (22 %) au niveau de Lisala et de Bumba. Le Sud est dominé par des forêts denses humides associées à des forêts sur sols hydromorphes le long du réseau hydrographique (rivières Lopori, Bolombo et Yekokora).

C’est une province à vocation agro-pastorale avec des potentialités énergétiques non négligeables, la positionnant en ordre utile dans la vie socio-économique de la République Démocratique du Congo. Cependant, il est paradoxal de constater que sa population croupit dans une misère indescriptible où plus de 80 % des ménages vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Les 3 territoires de la province présentent, chacun, des caractéristiques biophysiques spécifiques, modelées dans le temps par l’intensité des activités anthropiques qui s’y sont exercés et modifiant progressivement le faciès végétal originel caractérisé par une forêt dense et humide. La densité moyenne est de 53 habitants au km2, pour une population estimée à 3 076 061 habitants. Elle est toutefois variable d’un territoire à l’autre et devient anormalement élevée en certains endroits qui constituent à ce jour des points chauds de la déforestation.

La grande majorité (70%) de cette population étant essentiellement agricole, elle se mobilise en défrichant de vastes superficies des forêts pour y installer des cultures dont les produits sont à la base de trafics intenses pour satisfaire notamment les villes de Kisangani et de Kinshasa, face auxquelles la province apparaît inéluctablement comme bassin d’approvisionnement en denrées alimentaires de base : riz, maïs, ignames, manioc, poissons et gibiers. Et, depuis quelques décennies, de nouvelles spéculations agricoles à grande valeur lucrative (Haricots, niébé, …) sont apparues et font de plus en plus l’objet de culture sur des vastes superficies, bien souvent au détriment des forêts.

D’après les données de FACET (2010), le taux de déforestation dans l’ancienne province d’Equateur correspond à 2,68% sur la période 2000-2010. Ce taux semble faible, mais il reste tout de même supérieur au taux national (2,34%) sur la même période. Dans cette province, la déforestation et la dégradation du couvert forestier sont en premier lieu dues à l’expansion de l’agriculture itinérante sur brûlis axée sur les cultures du riz surtout autour de Bumba ; des activités dont dépend la majeure partie de la population et qui malheureusement, dans les cas extrêmes, aboutit à la savanisation comme c’est le cas autour de Bumba.

Objectif

Le PIREDD MONGALA, s’inscrit dans la stratégie nationale REDD+ et vise à réduire durablement la déforestation et dégradation des forêts et à améliorer les conditions de vie et de revenus des habitants de la province de la MONGALA (y compris les femmes, les jeunes et les peuples autochtones).

Résultats attendus

  • Les habitants des zones ciblées sont conscientisés sur les problématiques liées aux enjeux de gestion durable des espaces forestiers.
  • Des pratiques de gestion et de restauration des forêts communautaires, ainsi que des pratiques familiales et agricoles durables et respectueuses des espaces forestiers sont promues expérimentées et adoptées.
  • Les capacités des institutions et administrations publiques concernées par la gestion durable de l’espace forestier sont renforcées.
  • Des instruments provinciaux, territoriaux et locaux de pilotage et de gestion durable du système agro forestier sont disponibles et utilisés.

Documents

Le document du programme (PRODOC), les rapports et autres documents importants sont disponibles dans le dossier du programme.

Données clés du Programme

Résultats atteints au 30 juin 2022

  • 9000 ménages ont été conscientisés sur les enjeux environnementaux à travers le dispositif d’éveil des consciences . En conséquence, 18,8 hectares ont été reboisés par des personnes touchées par les éveilleurs de conscience ;
  • Redynamisation du Conseil Consultatif Provincial des Forêts avec tenue d’une réunion trimestrielle de concertation sur la gouvernance forestière ;
  • Renforcement des capacités administratives, financières, informatiques et de rapportage des Servives Techniques de Développement (CPEDD, IPA, IPDR, CPSR) et dotation en matériel (ordinateurs et coffres-forts) ;
  • Les communautés de 10 groupements ont défini leurs besoins en équipements de transformation post-récole ;
  • Formation des Champ-Ecole Paysans-fertilité (CEP-F) ;
  • 4 CEPF-F ont choisi de se spécialiser dans la riziculture pluviale dont 1 CEP-F composé uniquement de femmes. Ces CEP ont reçu 11 variétés améliorées de riz ;
  • Deux étudiantes de la faculté d’agronomie de l’Université Libre de Bumba ont démarré leur recherche sur les effets du dispositif de fertilité des CEP autour des cultures de riz et maïs ;
  • Renforcement du système organisationnel et des modes de gestion administratifs, financiers et techniques (sur base d’un scan organisationnel) du centre agroforestier fruitier CAFPIK
  • Formation-action en diagnostic de territoire, sensibilisation à l’aménagement du territoire et zonage participatif à destination de 5 STD (CPEDD, IPA, IPDR, DPP et DPAT) ;
  • Les communautés de 11 groupements : sont conscientisées (et devront l’être davantage) sur l’intérêt de l’aménagement du territoire comme outil de gestion durable de leurs ressources et de résolution des problèmes communautaires, ainsi que sur les activités agricoles et forestières y référant ; ont été accompagnées à réaliser des diagnostics sociaux, économiques et environnementaux de leur groupement ; à définir leurs problèmes de développement et de gestion de leurs ressources, ainsi que les forces-faiblesses-opportunités-menaces du développement de leur groupement ; ont été appuyée dans l’élaboration d’une planification spatiale et à la définition de règles d’usage des espaces ;
  • Caractérisation des conflits intra et inter communautaires dans 11 groupements prioritaires supplémentaires (les résultats seront intégrés dans les Plans Simples d’Aménagement du Territoire) (total de 15 groupements) ;
  • 5 Plans Simples d’Aaménagement du Territoire rédigés et validés (que le projet souhaite malgré tout revoir et améliorer) ;
  • Conduite d’une étude socio-économique dans les 3 territoires de la Province de la Mongala.

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