Programme Intégré REDD+ Mai-Ndombe

(PIREDD Mai-Ndombe)

Contexte

La province du Mai-Ndombe (131 393 km2) comprend deux Districts, le District du Plateau  (31 751 km2) et le District du Mai-Ndombe (99 641 km2). La forêt tropicale humide y occupait en 2012 une superficie de 114 038 km2, ou 87 % du total. Le District du Mai-Ndombe, avec une superficie trois fois supérieure à celle du District du Plateau et un climat équatorial et subéquatorial, possède les plus belles forêts exondées et les plus vastes forêts inondées (Territoires d’Oshwe, Kiri, Inongo, nord de Kutu) tandis que le Sud/Sud-Ouest de la Province  (Territoires de Kwamouth, Bolobo, Yumbi, Mushie et sud de Kutu) est le domaine des savanes, de la mosaïque forêts-savanes, des lambeaux forestiers et des galeries forestières.

Les concessions d’exploitation forestière, d’élevage et de conservation, ainsi que les aires protégées représentent 30 % de la superficie totale de la Province, laissant 70 % du territoire aux communautés, dont 46% de forêts secondaires et/ou primaires et 54% de savanes.

90 % des ménages constituant les populations de la Province du Mai-Ndombe (1,5 million d’habitants pour la Province, dont 1,1 million pour le Mai-Ndombe et 400 000 pour le district du Plateau, avec une densité moyenne de 11 habitants au km2) vivent de  l’agriculture comme principale source de revenus monétaires, devant la pêche, l’élevage, la chasse et la cueillette. L’enquête réalisée par la mission de préparation3 du présent projet auprès d’un échantillon de 400 ménages fait apparaître des revenus annuels médians de 450 dollars par ménage, dont les 2/3 sont apportés par l’agriculture (manioc, maïs, riz), le reste provenant principalement de la pêche et de l’élevage ainsi que de la chasse, de la cueillette et de la transformation des produits. Les Peuples Autochtones avec quelques 3% de la population totale de la Province ajoutent le salariat agricole comme source de revenus.

Entre 2000 et 2012 la Province a perdu 2 695 km2 de forêts (WRI) soit 269 500 ha, soit 2% de la superficie forestière totale, et 4% des forêts communautaires exondées, où l’essentiel de la déforestation et de la dégradation forestière se déroule. Les taux de déforestation varient entre les deux districts et les Territoires : i) par rapport à la superficie forestière totale, la déforestation dans le district du Plateau (5%)  est triple de celle du Mai-Ndombe, et ii) par rapport aux forêts communautaires exondées, la déforestation dans le district du Plateau (7,3%) est double de celle du Mai-Ndombe (3,25%). Dans le district du Plateau, la déforestation est au-dessus de 7% dans tous les Territoires, avec un pic à 8,3% pour le Territoire de Kwamouth.

Force de ce constat, la RDC s’est engagée dans la mise en œuvre d’un développement vert à grande échelle en offrant des alternatives à la déforestation et en octroyant des primes à la performance afin de relever les défis du changement climatique, de la réduction de la pauvreté, de la gestion des ressources naturelles et de la protection de la biodiversité. Le PIREDD Mai-Ndombe concoure à cet objectif de développement pour la Province du Mai-Ndombe, en apportant une part significative des investissements initiaux.

Objectif

Le  PIREDD/Maï-Ndombe,  tel  que  proposé,  vise  à  étendre  à  l’ex-District  du Maï-Ndombe,  les investissements sectoriels et habilitants que la composante 1 du PGAPF a réalisé dans le district des Plateaux  (PIREDD  Plateaux),  autre  district  de  cette  Province  du Maï-Ndombe.  Il  vise  également  à compléter  sur  le  District  des  Plateaux  les  investissements  nécessaires  mais  non  programmés  par  le PGAPF.

Résultats attendus

Le cadre des résultats du PIREDD Mai-Ndombe présente les résultats attendus en termes d’effets selon les différents piliers :

  • Investissements agricoles respectueux de la forêt et améliorant les moyens d’existence des populations rurales, y compris des personnes vulnérables et marginalisées (Agriculture)
  • Réduction de la part de bois énergie non-durable (énergie)
  • La déforestation et la dégradation issues de l’exploitation des forêts est réduite grâce à une gestion plus durable (foresterie)
  • Les activités humaines sont mieux planifiées permettant une optimisation de l’utilisation de l’espace et une diminution de leur impact sur les forêts (aménagement du Territoire)
  • Les droits fonciers permettent l’évolution durable de l’exploitation forestière et agricole (foncier)
  • La pression humaine sur les forêts, liée aux phénomènes migratoires et à la dynamique démographique, est réduite (démographie)
  • La bonne gouvernance est assurée permettant une mise en œuvre effective, transversale et intégrée, transparente, équitable et durable de REDD+, basée sur les résultats, et intégrant l’information, la consultation, la participation et l’appropriation de toutes les parties prenantes, y compris équitablement entre les femmes et les hommes (Gouvernance)

Documents

Le document du programme (PRODOC), les rapports et qutres documents importants sont disponibles dans le dossier du programme.

Données clés du programme

Résultats atteints au 30 juin 2022

  • Agriculture : Dans la zone savanicole, les communautés ont accepté d’introduire le palmier à huile dans leurs activités agricoles au regard des bénéfices économiques présents (PSE) et futures qu’elles vont tirer une fois les plantations auront atteint la maturité. Sur un objectif de 1 650 ha (dont 990 durant la phase 1), le projet a mis en place avec les communautés 1 693 ha, soit 102,6% par rapport à la cible finale et 172% par rapport à la cible de la phase 1.
  • Energie : Sur un objectif global de 3 350 ha d’acacia-manioc (dont 2 000 ha à la première phase), le projet a réalisé 1 800 ha des plantations agro-forestières, soit 90% par rapport à la cible de la première phase du projet. La mise en place des plantations va se poursuivre pendant la seconde phase du projet avec l’ambition d’aller au delà1 de la cible actuelle. Pour ce qui est de mise en défens, sur un objectif de 30 000 ha (dont 20 000 ha pour la première phase), 9 751 ha ont été mis en défens, soit près de 50% par rapport à la cible de la première phase du projet.
  • Foresterie : Le projet a appuyé la production et la mise en œuvre des 480 Plan de Gestion des Ressources Natures (PGRN) sur les 600 attendus (dont 400 durant la phase 1). Pour ce qui est de la foresterie communautaire, le projet a appuyé les communautés dans l’identification et la délimitation des espaces dédiés à la foresterie communautaire. Ainsi, 2 194 ha ont été délimités et dédiés à cette activité.
  • Aménagement du Territoire : On note au total 4 Plans des Territoires et 1 Plan de la Province ont été produits et validés. Ceux des secteurs seront produits dans le cadre de la seconde phase du projet.
  • Foncier : Les appuis du projets ont permis de redynamiser la Coordination foncière, les Conseils Agricoles et Rural de Gestion (CARG) et de renforcer les capacités et d’équiper les services techniques (l’environnement, de l’agriculture et du cadastre) des 4 Territoires touchés directement par les activités du projet. Ainsi, ces services ont appuyé non seulement le projet dans le suivi des activités sur terrain, mais aussi de participer aux différentes étapes du processus de structuration des communautés conduit par le projet.
  • Démographie : Pour ce qui est de la réduction de la pression humaine sur les forêts, le projet a permis de redynamiser le Comité Technique Multisectoriel Permanent de la Planification Familiale (CTMP-PF) au niveau de la Province du Maï-Ndombe. En effet, le CTMP-PF est l’organe qui réunit tous les partenaires engagés dans les questions de planning familial et facilite, à ce titre, la coordination des interventions de PF dans la Province.
  • Gouvernance : Au total, 480 CLD ont été structurés/redynamisés depuis le lancement du projet. L’ambition du projet est de pouvoir permettre à ces structures de gouvernance de devenir des vrais répondants au niveau des Terroirs pour toutes les questions qui concernent le développement et ce dans une perspective longue. Aussi, le projet a rendu opérationnels les CARG au niveau des secteurs et au niveau des Territoires.

Les détails sur les résultats sont repris dans le rapport semestriel 2022 du programme.

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