Programme Intégré REDD+ Equateur

(PIREDD Equateur)

Contexte

La Province de l’Equateur, vaste d’environ 104 000 km2, est une Province forestière présentant des contrastes nets en termes de l’occupation forestière de l’espace. Les estimations récentes faites dans le cadre du Système National de Suivi des forêts (SNSF) accordent à cette province une couverture forestière de l’ordre 87 000 km2, pour un taux de déforestation de l’ordre de 1.07 % observé sur un période de 10 ans (2000-2010) qui parait bien supérieur à la moyenne nationale (0.30 %). Dans la période de 2010 à 2014, soit de 5 ans, ce taux a été évalué à 0.63 %, soit le double de celui observé au niveau national. Cette situation apparente résulte très probablement du déplacement des fronts de déforestation de zones ayant déjà perdu leurs forêts vers les zones forestières relativement peu entamées.  Elle concerne principalement les sites proches de grandes agglomérations (Mbandaka et chefs-lieux des territoires) ainsi les forêts desservies par les voies fluviales relativement denses dans cette province.

La physionomie forestière de la province se présente grossièrement sous deux types de forêts édaphiques dont l’un, forêts marécageuses, évolue sur des terres périodiquement ou permanemment gorgées d’eau et l’autre, sur des terres fermes. Se trouvant au centre de 4 grands bassins hydrographiques, dont principalement celui de la Ruki, la majorité des forêts de la Province sont, à des degrés temporaires variables, périodiquement ou permanemment inondées et de fait, marécageuses. En dépit du fait que la Province de l’Equateur soit touchée, à des degrés divers, par la déforestation à travers les 7 Territoires qui la composent, le choix de la zone d’intervention a porté sur six Secteurs de ses 4 Territoires que sont respectivement : Bikoro, Ingende, Lukolela et Bomongo.

Les deux organisations partenaires de mise en œuvre de ce programme, sont déjà actives, chacune dans au moins deux de quatre Territoires qui constituent la zone d’intervention du programme : FAO (Bikoro et Ingende) et WWF (Bikoro, Lukolela et Bomongo). La stratégie envisagée de mutualisation des acquis, des expériences et des leçons apprises permettra d’éviter des délais d’attente et de réduire significativement les coûts liés aux études exploratoires et celles pré-requises à la mise en œuvre telles que celles se rapportant à l’aménagement du territoire (Zonage et affectations des terres), au foncier (sécurisation des espaces communautaires et individuels), à la gouvernance (structure de gestion du programme, plateformes multi-acteurs de concertation ; règles de gestion, etc.).

Objectif

L’objectif général du programme est d’adresser les moteurs de déforestation et de promouvoir un développement résilient, basé sur les moyens locaux de subsistance de six secteurs pilotes et périphérie de la ville de Mbandaka, dans la province de l’Equateur, à travers six composantes de mise en œuvre : Gouvernance, Aménagement du territoire, Planification familiale/Démographie, Agriculture, Foresterie et Énergie.

Résultats attendus

  • La gouvernance est améliorée à travers le renforcement des capacités des services techniques décentralisés (Ministères de l’agriculture, du développement rural et de l’environnement et développement durable) et la mise en place des structures communautaires locales de gestion représentées selon les cas, par des Comités Locaux de Développement (CLD), Conseils Agricoles et Ruraux de Gestion (CARG) et des Associations et organisations paysannes (AP/OP) (Pilier : Gouvernance)
  • Les activités humaines à l’échelle du territoire sont planifiées et optimisées de façon à réduire la pression sur les forêts naturelles et en respectant les droits et besoins en terres des communautés locales (Pilier : Aménagement du territoire)
  • Les stocks de carbone forestier et les zones de tourbières sont sauvegardés grâce à la promotion de la foresterie communautaire, la Conquête et la Reforestation des savanes et des zones anthropiques des concessions forestières des communautés locales (Pilier : Foresterie)
  • L’agriculture sédentaire est développée via les paiements pour services environnementaux au travers des modèles viables et durables en zones de savanes et dans les jachères post-culturales pour limiter l’agriculture itinérante sur brulis en forêts naturelles et augmenter les revenus des populations grâce au développement des filières agricoles (Pilier : Agriculture)
  • La production de bois énergie est faite à partir des sources durables d’approvisionnement (hors forêts naturelles), dans des boisements établis en périphérie des grands centres de peuplement et dans les savanes et les alentours des habitations en milieux ruraux (Pilier : Énergie)
  • Les populations locales et peuples autochtones ont accès à l’information et aux services de planning familial (éducation, accès aux intrants et promotion de l’entreprenariat féminin, coopérative agricole) (Pilier : Démographie)

Documents

Le document du programme (PRODOC), les rapports et autres documents importants sont disponibles dans le dossier du programme.

Données clés du programme

Résultats atteints au 30 juin 2022

Foresterie : le programme mise sur un transfert de gestion aux communautés, au travers des Concessions Forestières des communautés locales (CFCL), dont la gestion durable est garantie par des plans simples de gestion. A ce jour, 63 communautés y ont manifesté leur intérêt, sur une superficie de l’ordre de 312 000 ha à terme sous CFCL, constituant actuellement environ 65 % de la cible attendue (480 000 ha). Sur cet effectif : 14 CFCL disposent des titres, dont 10 pourvus de PSG ; 28 autres sont constitués et en instance d’approbation par l’autorité et ; enfin, 20 autres sont identifiés et pris en charge pour être accompagnés dans ce processus. Ces actions permettront de restaurer les fonctions de ces forêts au-delà de la séquestration du carbone, la production du bois, la protection des sols et des tourbières, la préservation de la biodiversité et la contribution aux services écosystémiques (protection de l’eau, des habitats et des bassins versants …). 

Agriculture : le Programme vise la conquête des savanes par la promotion des itinéraires techniques d’agriculture durable, en recourant aux variétés améliorées et à l’intensification agricole au travers notamment de l’agroforesterie et de la promotion des cultures de rente (palmier, caféier, cacaoyer), d’arbres fruitiers et forestiers à chenilles sur des cibles respectives de 2000 ha et 3 000 ha. Du fait de la difficulté pour l’acquisition des intrants agricoles de qualité (boutures et semences notamment), répondant aux spécifications techniques requises, les activités ont tourné au ralenti pour finalement prendre de l’envol avec la maîtrise progressive des sources d’approvisionnement, en termes de qualité et de quantité requise. Avec moins de 400 ha de superficie de savanes conquis dans ce cadre jusqu’en fin 2021, le programme devra conquérir au cours de l’exercice 2022 au moins 1500 ha additionnels, auxquels devront s’ajouter 3 000 ha complémentaires grâce aux nouvelles acquisitions d’intrants conformément au plan de déploiement arrêté. Concomitamment, le Programme appuie la mise en place d’un dispositif de diffusion d’intrants améliorés, accessibles aux communautés à des prix raisonnables et ce en perspectives de l’extension et de la pérennisation des acquis dans ce domaine. 

Energie : le programme vise à créer en amont de la filière des sources d’approvisionnement durable en bois-énergie hors forêts naturelles, constituées de boisements d’essences forestières exotiques et/ou locales à croissance rapide en zone de savanes sur 3 000 ha. L’approvisionnement en intrants de qualité a été retardé (420 ha de boisement enregistrés en fin 2021), et un plan d’acquisition et de déploiement cohérent et efficace a été mis en place pour environ 1 000 ha de boisement à constituer avec les plants actuellement déjà installés en pépinières, auxquels s’ajouteront d’autres, produits à partir des pépinières à installer durant le second semestre 2022, pour une capacité prévisionnelle installée de 2 000 ha de plantation. Dans cette logique d’augmentation des absorptions, le programme prévoit de mettre en défens 7 000 ha de savanes, dont 5 228 ha, effectifs en fin 2021, se sont vus ajoutés à 1550 autres hectares mis en place au cours du premier semestre 2022, pour un total cumulé de 6 768 ha de superficie mise en défens, constituant 97 % de la cible attendue. 

L’autre sous composante du volet énergie en aval vise la valorisation de l’utilisation et la promotion des foyers améliorés devant permettre la réduction de la quantité de bois de chauffe utilisés par les ménages.  

Amélioration du niveau de vie des populations affectées par le programme  

Conscient de l’impact négatif de la pauvreté dans l’exploitation des ressources forestières, le programme appuie le développement des activités alternatives génératrices des revenus, en s’adressant aux chaines des valeurs des produits agricoles et forestiers non ligneux. Dans ce contexte, le programme a encadré et accompagné 15 associations féminines de production de la Chikwangue améliorée constituées en AVEC agréées de 620 femmes, chacune représentant un ménage de 8-10 personnes en moyenne.  66 nouvelles associations féminines ont marqué leur intention d’évoluer en AVEC et sont progressivement pris en charge par le programme. Quinze (15) ont été appuyés et accompagnées techniquement durant le 1er semestre 2022. Une collaboration est développée avec le Réseau National des Femmes Rurales (RENAFER/Section Equateur) pour promouvoir une autonomisation des femmes au travers des activités génératrices des revenus.

Les détails sur les résultats atteints au 30 juin 2022 sont repris dans le rapport semestriel 2022 du programme.

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