Programme Intégré REDD+ Oriental

(PIREDD Oriental)

Contexte

Le Programme intégré REDD+ Oriental couvre les Provinces du Bas-Uélé, de l’Ituri et de la Tshopo issues du récent découpage administratif de l’ancienne Province Orientale. Compte-tenu de l’étendue des 3 Provinces cibles, des budgets limités disponibles et de la nécessité de maximiser l’impact des investissements REDD+, les interventions se focalisent en priorité sur les zones d’enjeux REDD+ forts. Il s ‘agit des zones de forte densité démographique, autour des centres urbains et des grands axes de transport (routes, rivières), qui représentent les points chauds de déforestation.

Les analyses réalisées dans la zone d’intervention du programme montrent que les moteurs de la déforestation et de dégradation des forêts, leur localisation, ainsi que les agents impliqués sont globalement les mêmes dans les trois provinces cibles. Il en va de même avec les facteurs explicatifs et les liens entre les différents moteurs.

Entre 2000 et 2014, les 3 Provinces ont connu une perte globale du couvert forestier de l’ordre de 13 288 km², dont 7 301 km² pour la Tshopo, 4 328 km² pour le Bas-Uélé et 1 660 km² pour l’Ituri. Cette perte représente un taux moyen de 4,02% avec de faibles variations entre les provinces : 4,05% pour la Tshopo, 4,01% pour l’Ituri avec et 3,98% pour le Bas-Uélé (WRI, 201411). Par contre au niveau des Territoires, les pertes forestières sont inégalement réparties. En général, les principaux points chauds de déforestation et dégradation sont concentrés essentiellement le long des voies de communication (routes, fleuve Congo, rivières) praticables et autour des grandes agglomérations (Kisangani, Bunia, Buta, Aketi, Bondo, etc.).

Les causes de déforestation et de dégradation dans les trois provinces sont similaires à celles identifiées par de nombreuses études nationales quantitatives et qualitatives, dont la synthèse des résultats est à la base du consensus national sur lequel a été bâti la stratégie-cadre nationale de la RDC en 2012. Ces résultats ont été confirmés à l’occasion de deux missions réalisées sur la zone par le PNUD en 2015.

Objectifs

  • Améliorer la gouvernance des ressources naturelles (forêts et terres) dans les zones cibles.
  • Réduire l’impact des activités économiques et des dynamiques démographiques sur les forêts dans les zones cibles.

Résultats attendus :

Dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles (forêts et terres) dans les zones cibles

  • Des structures de concertation multi-acteurs/multisectorielles sont opérationnelles et permettent une affectation des espaces et une exploitation des ressources naturelles optimisés.
  • Les chefferies/secteurs ainsi que les services techniques de l’administration territoriale et provinciale impliqués dans la gouvernance des ressources naturelles, disposent des capacités nécessaires de suivi, contrôle, et régulation des activités ayant un impact sur la forêt.
  • Des plans d’usage des terres concertés sont élaborés par les institutions et les communautés locales à tous les niveaux de gouvernance territoriale.
  • Les droits fonciers des communautés locales, y compris les individus bénéficiant des investissements REDD+, sont clarifiés et enregistrés.
  • La REDD+ est mise en œuvre de manière transparente, en tenant compte des risques et changements.

Dans le cadre de la réduction de l’impact des activités économiques et des dynamiques démographiques sur les forêts dans les zones cibles.

  • Les ménages producteurs agricoles adoptent des modèles plus productifs, diversifiés, économiquement viables et à impact réduit sur la forêt.
  • Les exploitants forestiers et les communautés locales intègrent des pratiques durables d’exploitation des ressources forestières ligneuses (bois d’œuvre et bois énergie) et non ligneuses.
  • Des moyens de subsistance alternatifs contribuant à la gestion durable des ressources naturelles et ciblant les femmes, les jeunes et les peuples autochtones, sont développés.
  • La prévalence des méthodes contraceptives modernes est améliorée dans les zones ciblées.
  • Les dynamiques démographiques mieux appréhendées.

Documents

Le document du programme (PRODOC), les rapports et d’autres documents importants sont disponibles dans le dossier du programme.

Données-clés

Résultats atteints au 30 juin 2022

  • Entre janvier et décembre 2021, le Programme a complété la mise en place des cadres de concertation (98 nouveaux dont 2 au niveau territorial,3 au niveau de secteurs/chefferies et 93 au niveau des terroirs) et poursuivi l’appui au fonctionnement et au renforcement de ceux déjà installés.
  • Sous le leadership des Comités Locaux de Développement, et avec l’encadrement des Partenaires Locaux d’Exécution (PLE) et des techniciens de l’Aménagement du territoire, le processus d’élaboration des Plans Simples d’Aménagement des Terroirs a été engagé dans 92 terroirs villageois.
  • Un édit foncier en attente d’approbation et 02 drafts d’édits fonciers élaborés en vue de mettre en place un mécanisme qui facilite la clarification et l’enregistrement des droits fonciers des communautés locales, y compris les individus bénéficiant des investissements REDD+.
  • 11 bâtiments des services techniques et des Entités territoriales Décentralisées (ETD) ont été réceptionnés dans la Province du Bas-Uélé ; et 25 sont en cours de construction en Ituri et dans la Tshopo (dont 3 quasiment achevés).
  • En 2021, 1045 ha de cultures vivrières ont été emblavées dans les aires d’avance affectées aux activités agricoles et aussi dans les jachères (conformément aux orientations des cartes d’utilisation des sols et en respect du zonage retenu dans le cadre des Plans Simples d’Aménagement des Terroirs). Les spéculations valorisées sont le riz, l’arachide, le maïs et le haricot.
  • Les semences sont issues de l’INERA Yangambi (19 900Kg) et de la ristourne auprès des bénéficiaires précédents (18 669 Kg). Les bénéficiaires sont au nombre de 1712 en 2021 (1048 hommes, 232 femmes, 412 jeunes et 20 PA).
  • 1628 ha de nouveaux champs de cultures pérennes ont été mis en place dont 267 ha de caféier, 841 ha de Palmier à huile et 520 ha de cacaoyer. 3 107 930 plantules sont en pépinières pour couvrir 5 847 ha de champs. Et 60 ha d’anciennes plantations ont été valorisées avec les nouvelles plantules. Ces cultures pérennes bénéficient directement à 4200 producteurs/productrices dont 2570 hommes, 571 femmes, 1008 jeunes et 50 PA.
  • La création /structuration de 350 associations de planteurs selon les spéculations et leur sensibilisation et formation sur les cultures pérennes (et leur accompagnement dans le processus de reconnaissance officielle) et la mise en place de la base de données des bénéficiaires de la saison A/2021 et saison agricole B/2021.
  • L’identification des AGR et bénéficiaires à travers les études socio-économiques, la formation des groupes d’épargne et de crédit (en Ituri), l’élaboration de modules de formation et la formation des bénéficiaires.
  • Le programme a aussi facilité la mise en défens de 1980 ha en zone forestière avec les CLD, le reboisement de 79 ha (dont 01 hectare d’ancien site d’exploitation minière réhabilitée), la mise en pépinières de 86 958 graines de Terminalia superba, le Lecaena leucocephala, l’Albizia sp, le Miletia laurentii, Treculia africana et 312 Kg de graines de Cordia abissynica, Terminalia superba et Maesopsis eminii et cassia en vue du reboisement et d’agroforesterie.
  • 41 agents artisanaux de bois formés sur la réglementation forestière et sur les techniques durables d’exploitation forestière et l’appui aux coordinations provinciales de l’environnement et du développement durable à mieux structurer la collecte des informations avec l’élaboration de fiches de collecte des données statistiques du bois sciés, du charbon de bois, du bois de feu, du rotin, des perches, des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) et le renforcement des capacités des Superviseurs des Territoires et des agents commis aux différents postes de contrôle forestier et faunique, des superviseurs des Chefferies et Secteurs sur les outils de collecte des données.
  • 56 communautés ont manifesté le besoin en CFCL et 21 ont démarré le processus.
  • Dans le cadre de compréhension des flux migratoires, une étude est en cours à travers la zone PIREDD-Oriental ainsi que le Haut-Uélé. Le consultant recruté a bouclé la collecte des données de terrain et s’active à l’analyse avant la rédaction. Son rapport est attendu pour février 2022.

Le rapport annuel 2021 du programme donne de plus amples détails sur ces résultats.

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