Le Programme Intégré REDD+ en Province du Mai-Ndombe (PIREDD Mai-Ndombe), mis en œuvre par la Banque Mondiale à travers l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF) grâce au financement CAFI/FONAREDD, a appuyé dans sa première phase les microprojets en faveur des Peuples autochtones.  Ces microprojets permettent une gestion durable des forêts par les communautés à travers la mise en œuvre des politiques de préservation, de protection, d’exploitation raisonnée et dans certains cas, de changement des pratiques pour migrer vers des formes d’élevage extensif ou de production agricole.

Dans l’ensemble de la Province, 6 microprojets ont été appuyés à travers les différents sites hébergeant les peuples autochtones, lesquels portent sur les activités d’élevage et apiculture. Chaque site de microprojet comprend entre autres : Une chèvrerie, une Canardière, une porcherie, un rucher, un bac de rouissage pour les maniocs et une décortiqueuse de riz.

Chèvrerie: 45 chèvres

Canardière: 56 canards

Porcherie: 21 porcs

Rucher: 60 caisses d’abeilles

Jean-Louis EBENGO, Chef d’Antenne

Jean-Louis EBENGO, Chef d’Antenne du site des microprojets à MPendjwa dans le Territoire de KIRI, nous parle des bienfaits de ce projet : « J’avais été appelé par l’ONG OSAPY qui m’a informé de ce projet qui devrait être exécuté ici à Pendjwa. Nous avons demandé un terrain pour ce projet. Cela étant, nous nous sommes réunis tous, Peuples autochtones pygmées avec STFA et OSAPY et ils ont expliqué clairement l’importance de ce projet. L’importance de ce projet pour nous, peuples autochtones pygmées, est de nous sortir de la pauvreté, que le développement nous atteigne, que nous sachions comment faire étudier nos enfants, comment fonder nos foyers, comment vivre, comment prendre en charge nos soins, comment équiper nos maisons… C’est pour ça qu’à travers tout ce que vous voyez ici -Canardière, porcherie, chèvrerie, décortiqueuse de riz et le rucher que vous venez de voir de ce côté-là dans la forêt- nous voyons déjà petit à petit un changement dans notre communauté. »

Pour ce qui concerne les effectifs pour chaque espèce, le chef de site a souligné que la récente épidémie n’a pas épargné leur bétail, mais il garde toujours espoir. « Malgré l’épidémie qui vient de passer il n’y a pas longtemps, nous avions déjà 82 canards. Maintenant, il nous en reste 56. Pour les chèvres, nous en avions 90, il nous reste 45. Pour les porcs, nous en avions 60, il nous reste 21. Tout cela, à cause de l’épidémie. Nous avions reçu l’aide d’un vétérinaire après. »

Ce qu’un rucher peut produire…

« En ce qui concerne le rucher, nous avons à présent 60 caisses et les abeilles occupent déjà certaines d’entre elles. Chaque caisse peut produire 25 litres de miel, donc environ 1500 litres de miel, ce qui va nous donner beaucoup d’argent et notre développement ira de l’avant. »

Comment comptent-t-ils s’organiser pour la gestion ?

« Pour en arriver là, nous avions connu beaucoup de difficultés. Ça nous a révélé beaucoup de choses, Dieu nous a aidés, nous nous sommes déjà organisés et chacun connait désormais là où il travaille. Comme dans la canardière, nous nous sommes organisés de façon qu’il y ait des gens chargés de les nourrir, de les nettoyer et de savoir les dénombrer à chaque moment. Même chose pour la porcherie et la chèvrerie. Donc, à chaque niveau, nous nous sommes organisés et nous avons arrangé. C’est là notre salut et nous allons bien le gérer. »

Etant donné qu’il s’agit d’une première pour les peuples autochtones de cette contrée, un accompagnement de proximité serait nécessaire pour aider ces communautés à profiter à bien des acquis de ces microprojets et que de telles initiatives se multiplient dans tous les sites pour favoriser la sédentarisation des Peuples Autochtones Pygmées.

©FONAREDD RDC, 2022/story& photo credit: Gloire Munesha