La pandémie de COVID-19 n’a pas manqué d’affecter les différents secteurs d’activités du FONAREDD. À la suite des mesures de prévention décrétées par le Président de la République, les différents modes de fonctionnement ont été revus, s’inscrivant ainsi dans la dynamique de prévention de ladite pandémie.
Le SE FONAREDD prône l’innovation et la flexibilité pour tenir ses engagements et les programmes soutenus par le FONAREDD veillent à maintenir leur cap, identifier les appuis à la lutte anti-COVID dans la mesure du possible, et se préparent pour la relance.
La RDC a vu son premier cas de COVID-19 le 10 mars 2020. Moins de quatre mois plus tard, soit au 31 Juillet 2020, le pays a dépassé la barre de 8.000 cas et a enregistré près de 200 décès. A la fois la pandémie en tant que telle et les mesures de riposte du gouvernement congolais ont eu un impact important sur le FONAREDD – tant sur le Secrétariat exécutif (SE) que sur les programmes financés par le fonds – comme illustré par le graphique ci-dessous. Le pays a fermé ses frontières le 20 mars, et la ville de Kinshasa a été isolée du reste du pays. Tout attroupement dans la ville de Kinshasa de plus de 20 personnes a été interdit vers la fin du mois de mars. En avril, le confinement complet a été impose à la Gombe, le quartier où se trouvent les bureaux du FONAREDD et de plusieurs Agences d’exécution (AE).
En raison de ces impacts, les programmes FONAREDD ont subi des coûts supplémentaires, notamment liés à une augmentation de coûts de communication dus au télétravail et aux réunions virtuelles, des frais de missions prolongées en raison des équipes bloquées en provinces, des honoraires des consultants et des primes des techniciens additionnels dus au retard dans la mise en œuvre des projets, la rémunération des collaborateurs locaux remplaçant le personnel de Kinshasa en effectuant les activités prévues, et des frais de kits d’hygiène et de matériel de protection afin de respecter les consignes de santé du gouvernement.
Malgré ces défis, tous les programmes du FONAREDD demeurent opérationnels et continuent à livrer des résultats de qualité. Grâce aux mesures palliatives mises en œuvre par le SE et les AE, telles que celles présentées ci-après, le FONAREDD tient bon malgré la crise qui affronte la RDC et le monde entier en ce moment.
Structures de gouvernance : Les démarches du COPIL et du Comité Technique du FONAREDD continuent grâce aux outils de communication digitale : les trois dernières réunions du Comité Technique ont été tenues par vidéoconférence et le COPIL effectue la prise de décisions par mail.
Programmation : En raison de la non-disponibilité des experts internationaux et le retrait de certaines agences, le FONAREDD a renforcé l’utilisation des capacités nationales et provinciales, en veillant à ce que les activités prévues puissent être effectuées grâce aux acteurs nationaux et locaux, tandis que les experts étrangers assurent un encadrement technique à distance. De plus, afin d’éviter des retards, le SE a lancé plusieurs chantiers de programmation en même temps à travers un appel à manifestations d’intérêt conjoint.
Mise en œuvre : Dès le mois de mars, dans une approche anticipative, le SE a demandé aux AE d’élaborer des matrices de gestion de risques liés à l’impact de la pandémie, en veillant à ce qu’elles mettent en œuvre des mesures palliatives. Depuis le début de la crise, le SE a assuré un suivi rapproché des programmes, en maintenant un dialogue fréquent avec les agences et ce afin d’éviter tout relâchement indu dans la mise en œuvre. Ensuite, le SE a autorisé les AE à faire des affectations budgétaires pour les communications, afin de permettre la continuation effective des opérations. Finalement, il est à noter que les consultations des programmes ont pu procéder, grâce à une réduction du nombre de participants selon les consignes du gouvernement.
Mobilisation des ressources : En plus d’assurer une communication permanente avec les partenaires internationales, le SE a impliqué les parties prenantes nationales dans une consultation extensive en ligne concernant la finalisation du cadre stratégique pour le partenariat post 2020 entre la RDC et CAFI.
Il reste à souligner que la crise COVID-19 présente non seulement des défis, mais également une opportunité pour le FONAREDD et ses partenaires, de penser la mise en œuvre différemment et d’identifier les investissements pouvant contribuer à l’objectif de réduction de la malnutrition et à des modes de production plus résilients aux chocs, tels que la pandémie actuelle. Ainsi, les mesures de télétravail, des réunions en ligne et des approches collaboratives de préparation de documents ont été testées avec succès, en équipant le FONAREDD d’outils qui pourront être bénéfiques même après la crise, en permettant aux parties prenantes de participer aux réunions pertinentes à distance.
De même, les PIREDD, en particulier ceux à proximité de Kinshasa évaluent les possibilités de renforcer leurs actions pour contribuer à lutter contre la malnutrition, ceci par exemple dans le cas du PIREDD Kwilu. Le programme énergie est aux aguets pour identifier les innovations en termes de cuisson du fait du confinement et déterminer les impacts de la mobilité réduite sur la production de charbon de bois à proximité de Kinshasa.
Finalement, la crise COVID-19 a mis en exergue la vulnérabilité du système dépendant largement sur une expertise et une assistance technique internationale. Ceci a entrainé la recherche et le recours intensifié à l’expertise nationale, permettant ainsi de la valoriser, de la former et de la responsabiliser sur les thématiques REDD par le biais de l’action directe.