Dans le cadre de son engagement dans les initiatives internationales telles que « Défi du Bonn » et respectivement AFR100 (African Forest Landscape Restoration), la République Démocratique du Congo a fait la promesse de restaurer 8 millions d’hectares de forêts dégradées d’ici 2030. Lors de sa prise de fonction en avril 2021, la nouvelle Ministre de l’Environnement, Son Excellence Madame Eve Bazaiba a réaffirmé son engagement à tenir cette promesse.

La restauration des paysages forestiers (RPF) est basée sur une approche de planification paysagère participative, qui détermine sur un paysage dégradé, où les acteurs vont mettre en œuvre les différentes activités de la RPF telles que le reboisement, la régénération naturelle assistée, la sylviculture, l’agroforesterie, etc.

La Province du Maniema se caractérise par la présence de grandes surfaces forestières qui, ces dernières années, souffrent de plus en plus d’une dégradation due à l’agriculture non durable et à la surexploitation de la forêt naturelle pour le marché de bois-énergie. Le Maniema prévoit la protection et la restauration d’environ 400 000 hectares des forêts dégradées, une contribution importante pour aboutir aux objectifs du défi de Bonn et à AFR100.

Avec son Programme Intégré REDD+ (PIREDD Maniema) mis en œuvre par la Coopération Allemande en RDC à travers son Programme de maintien de la Biodiversité et Gestion durable des Forêts (BGF), la GIZ accompagne le Gouvernement dans ses efforts pour restaurer les paysages forestiers. C’est ainsi, qu’elle a fait recours à l’expertise de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, UICN, pour l’application de la méthodologie d’évaluation des opportunités de restauration (MEOR) dans la zone d’intervention du projet et celle entourant le parc national de la LOMAMI. La MEOR étant un outil d’évaluation des opportunités de restauration des paysages forestiers que l’UICN a développé en collaboration avec le WRI. Ce processus participatif et multi-acteurs utilise une théorie du changement pour aborder méthodiquement la déforestation et la dégradation à l’échelle du paysage.

Le 14 février 2022, Le Gouverneur de la Province du Maniema a lancé dans la ville de Kindu, le processus MEOR lors d’un atelier de lancement après une formation des acteurs locaux de quatre jours sur la méthodologie d’évaluation des opportunités de restauration.

Au cours de l’atelier de lancement, qui a réuni 55 parties prenantes du niveau local, provincial et national, il a été question de présenter et valider avec les parties prenantes, la feuille de route pour la réalisation des activités dans le contexte d’évaluation des opportunités de restauration de paysage forestier et garantir une compréhension commune pour l’application de la MEOR. De leur côté les participants à cet atelier ont émis le vœu de voir ce document faire partie intégrante de la politique congolaise en matière des forêts.

« Il se pose d’énormes problèmes dans le paysage forestier de notre province et je trouve ce processus très important ; on peut avoir la matière que moi je considère comme un véhicule avec des bons experts que je considère comme étant des conducteurs, mais si la route n’est pas bonne, le véhicule ne peut pas avancer. Pour moi, il faut maintenant mettre tout cela dans le cadre de la politique congolaise pour que ça produise de bons résultats. », a déclaré un des participants.

A l’issue de la séance, les participants ont également validé le cadre administratif et technique de la MEOR et de la RPF dans la province du Maniema.

Il sied de noter que 45 parties prenantes des niveaux local, provincial et national ont été formées sur la MEOR et sur la RPF sous la facilitation de Monsieur ENDAMANA Dominique, Chargé de Programme de l’UICN.

Les résultats atteints sont entre autres les suivants : la théorie de changement (TdC) de la restauration de la zone d’intervention a été définie et validée, le cadrage administratif et technique sur la RPF a été proposé par les participants, les 4 groupes de travail pour la réalisation de la MEOR dans le paysage du Maniema ont été mis en place, la feuille de route pour la réalisation de la MEOR a été discutée et validée, les parties prenantes locales préalablement identifiées, y compris les associations de femmes et des jeunes ont été formées sur le processus de réalisation de la MEOR et les zones d’évaluation potentielle ont été identifiées.

Une visite de terrain a eu lieu au village Katako, groupement Senge, chefferie des Bangengele en territoire de Kailo. L’objectif était de concilier la théorie de la MEOR à la pratique. Il était question de visualiser les types d’utilisation des terres, les facteurs de dégradation observés ou potentiels, leurs causes directes et indirectes, les parties prenantes et leur influence sur la dégradation ou la restauration des terres, des exemples de restauration sur les sites mais également des chaînes d’approvisionnement de restauration.

Suivant le lancement et la formation, un comité technique provincial a été mis en place pour la suite du processus de RPF en application des principes de la MEOR pour la période de février à mai 2022. Sur le plan technique, ce comité est composé de quatre sous-groupes, à savoir ; le groupe Gouvernance, Politique et Institution, le groupe Cartographie et Système d’Information Géographique, le groupe responsable de l’Analyse des interventions RPF, et finalement le groupe Socio-économique, tenure foncière et analyse du bénéfice-coût (ABC).

© PIREDD maniema/GIZ RDC, Mars 2022