Depuis une dizaine d’années, la RDC a renforcé son engagement en faveur de l’utilisation durable des ressources forestières et de la conservation d’une partie de ses forêts. La plupart des textes d’application du Code forestier de 2002 sont publiés, mais l’absence de politique forestière formalisée et l’évolution du contexte global ces dernières années justifient une révision du Code pour mieux y intégrer les enjeux liés à la REDD+, à la décentralisation, et aux modes de gestion communautaires.
Bien que les plans de gestion ne soient pas toujours appliqués tels qu’ils le devraient, et surtout que la concomitance de fortes densités de population et de l’ouverture de routes forestières favorisent la fragmentation forestière et l’accès au massif (conduisant alors à des dynamiques plus poussées de déforestation et de dégradation), l’exploitation forestière industrielle proprement dite ne figure pas comme un moteur de dégradation majeur à l’échelle nationale, car se pratiquant via des faibles densités d’exploitation concentrée sur quelques espèces à haute valeur commerciale.
Cependant, la situation liée à l’exploitation illégale, ou en marge de la légalité, qu’elle soit (semi-)artisanale ou à large échelle, est particulièrement sévère dans certaines zones ou les infrastructures le permettent (tel qu’en Province Orientale ou au Bandundu). Dans ce cadre, l’exploitation forestière, qu’elle soit industrielle ou artisanale, nécessite le renforcement des capacités des services du gouvernement en charge du suivi forestier et l’investissement dans les opérations de suivi et de contrôle ; une relance du processus FLEGT pourrait appuyer cela. Il apparait donc important de prévoir des activités de réforme au niveau national alliées des actions d’expérimentation et d’accompagnement sur le terrain dans le cadre des programmes pertinents. Ces programmes intégreront notamment un appui à la gestion forestière participative. Cette composante sera particulièrement pertinente également pour le pilier énergie, pour la production durable de bois-énergie.
Le Plan d’investissent souhaite en effet assurer un appui novateur et conséquent aux initiatives de foresterie et de conservation communautaires en tant que modes de gestion des ressources forestières et des services environnementaux fournis par les forêts du pays. Des investissements substantiels seront opérés pour garantir un appui technique et financier adéquats aux communautés locales, au travers du programme sectoriel Forêt mais surtout des divers Programmes Intégrés. Le développement d’initiatives de gestion communautaire durable se fera sur base d’une identification des droits sur les terres et les ressources des communautés locales, de manière participative et inclusive, culturellement appropriée et intégrant une approche genre. Ces investissements appellent un renforcement effectif des capacités et l’opérationnalité des administrations locales concernées, qui avec les organisations non-gouvernementales accompagnent les communautés locales.
Le pilier forêt a été soutenu par huit programmes dont deux sectoriels (PA et PGDF) et six programmes intégrés (Equateur, Maniema, Mai-Ndombe, Oriental, Kwilu et Mongala).
De manière générale, 108 CFCL ont été octroyées jusqu’en 2023 pour les PIREDDs (dont 28 CFCL pour le PIREDD Equateur en décembre 2023).
Au total 13 638 ha ont été mis en défens dans les PIREDD pour l’année 2023. Cela fait 41 113 ha mis en défens de manière cumulative en considérant les PIREDD. Pour l’année 2023, 7 918 ha d’agroforesterie et énergie avec les essences à croissance rapide, soit un total de 13 217 ha de manière cumulée.
1 048 501 personnes ont bénéficié directement du pilier forêt dans les PIREDD ainsi que dans les programmes sectoriels à travers les activités de mise en défens, l’élaboration des PSAT, le PSE (plantations agroforestières et en bois énergie) jusqu’à décembre 2023.