Le Programme Intégré REDD+ en Province de l’Equateur (PIREDD Equateur) mis en œuvre par la FAO et WWF, appuie dans son volet « Agriculture », l’adoption des techniques culturales innovantes et des variétés améliorées des cultures à l’instar de la variété TME 419 localement appelée « OBAMA », dont l’adoption est en train d’être couronnée de succès.

Nous sommes à BUYA 1, dans le secteur des ELANGA, à la rencontre de Platini BALUSU, un agri-multiplicateur appuyé par le PIREDD Equateur qui nous partage sa satisfaction.

« Depuis 2021, nous avions reçu des boutures de manioc OBAMA des mains de WWF pour le compte de notre CLD. Et moi, comme je suis agri-multiplicateur, j’ai reçu 25 bottes que j’ai planté sur 1 hectare. J’ai réalisé que c’était pour un intérêt communautaire. Et aujourd’hui dans mon champ de multiplication, j’ai sorti beaucoup de boutures que j’ai partagé avec les membres de la communauté du village et même d’autres qui venaient d’ailleurs. »

Grâce aux champs de multiplication des boutures améliorées de manioc de 200 ha installés en faveur de 194 communautés de six secteurs de l’aire du programme (secteur de Lusakani, le secteur de Ngombe …) par le PIREDD Equateur depuis l’année 2020 permettant de produire les boutures in situ qui sont distribuées aux ménages environs et ainsi vulgariser la nouvelle variété plus productive et plus appétitive.

Que des avantages pour cette variété !

Le rendement à l’hectare, le produit brut, la marge brute et la rentabilité financière de la variété améliorée dite OBAMA est en moyenne le double de ce qui est obtenu dans la culture des variétés locales et est plus résistante à la mosaïque. « Nous apprécions beaucoup OBAMA car il produit plus de maniocs que notre variété ordinaire. Par bouture, on peut récolter 8 à 10 tubercules, contrairement à la variété ordinaire. En plus, elle monte en hauteur, ce qui fait que pour chaque tige, on peut avoir plusieurs boutures pour la multiplication. Avec ce que j’ai fait sur 1 hectare, j’ai vu que la production est très forte. Je vais encore ajouter 1 autre hectare pour avoir 2 hectares en vue d’avoir plus de production et plus de revenu. »

Au-delà de sa forte productivité, OBAMA est aussi apprécié par sa croissance rapide : 8 à 11 mois suffisent pour récolter !

« La variété ordinaire nous faisait attendre jusqu’à 1 année et 4 mois pour espérer récolter. Mais avec OBAMA, si je prends l’exemple de cette plantation, nous avions récolté au bout de 11 mois. C’est ça l’autre avantage. Et c’est bénéfique pour les ménages et la communauté. Un autre avantage est que OBAMA n’est pas attaquée par la mosaïque. Vraiment jusqu’à présent, on n’a pas encore de cas, comme pour l’autre variété où on pouvait planter et puis ça pourrit. Mais nous n’avons pas encore vu ça avec OBAMA.

OBAMA est reconnu comme un manioc doux, avec un faible taux de cyanure. Il peut être consommé même à l’état cru, braisé ou bouilli. Les produits finis (chikwangue, ntuka, fufu…) fabriqués avec cette variété de manioc sont très appréciés par les consommateurs.

« Il n’est même pas amer. On croque ça même à l’état cru car il a un gout sucré. On peut même braiser ça au feu et manger, ou encore bouillir ça dans une casserole et manger. Il est très bon».

Ce que ça peut rapporter…

« Sur la superficie de 1 hectare que nous avions planté, nous avons d’abord récolté sur ½ hectare. Nous avons vendu une partie pour payer les gens qui nous avaient aidé aux travaux. Le reste, nous avons chargé dans ces 6 sacs en attendant que les voitures viennent les acheminer à Mbandaka. Chaque sac peut nous rapporter 130.000 à 140.000 Francs Congolais.  Les 6 sacs peuvent nous rapporter donc entre 800.000 et 900.000 FC ».

Les avantages que procure cette nouvelle variété de manioc sont des raisons par excellence pour la vulgariser davantage. Elle est cultivée en savane tout comme en jachère ou en forêt dégradée permettant ainsi de réduire la pression vers les forêts primaires et secondaires.