En RDC, l’absence d’une politique agricole a été identifiée comme l’une des causes majeures des contreperformances du secteur agricole. La production agricole de la RDC provient principalement de l’agriculture paysanne traditionnelle, qui fournit l’essentiel de ses revenus à la population rurale, soit plus de 70% de la population totale du pays. La grande majorité de ces paysans recourt à une agriculture vivrière, caractérisée par une productivité extrêmement faible, des coûts exorbitants de commercialisation et des marchés quasi inaccessibles. Par ailleurs, la base technique de cette production agricole paysanne repose sur l’agriculture itinérante sur brûlis, premier moteur de déforestation.
C’est pour répondre à ces défis majeurs, que la FAO appuie le gouvernement congolais dans l’élaboration d’une politique agricole dont le processus de formulation a été lancé en début décembre 2020 et l’aboutissement est prévu au premier semestre de l’année 2021. Ce document permettra au pays de promouvoir des filières agricoles industrielles tout en réduisant la pression sur la forêt.
Un potentiel immense à exploiter
Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, la RDC représente la deuxième surface cultivable au monde, après le Brésil. Le pays peut potentiellement nourrir près de 2 milliards des personnes. Ce qui correspond à toute la population africaine. En dépit de tout ce potentiel, le pays demeure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec une population considérablement affectée par l’insécurité alimentaire. Selon la récente analyse IPC de l’insécurité alimentaire aigüe, 21,8 millions de personnes, soit près de 26% de la population souffraient d’insécurité alimentaire entre juillet et décembre 2020.
Répondre aux défis de l’agriculture congolaise
L’élaboration de la politique agricole durable devra, en outre, permettre de relever les défis de sécurisation et de modernisation des systèmes de production agricole pour améliorer durablement la productivité des filières et des chaînes de valeur agricoles dans le respect des objectifs de REDD+ notamment la lutte contre l’appauvrissement du sol, la déforestation et la dégradation des forêts.
Dans ce processus financé par le FONAREDD, la FAO apportera son expertise à la RDC, pour que cette politique agricole durable soit élaborée selon les normes internationales, sous une approche participative, impliquant toutes les parties prenantes clés, notamment les services publics, la société civile, les organisations des producteurs agricoles, la recherche, les universités et les partenaires techniques et financiers. Le processus de formulation de la politique agricole durable en cours devra permettre à la RDC de transformer en richesses réelles, son grand potentiel agricole qui se prête à toutes les cultures tropicales et lutter ainsi contre l’insécurité alimentaire.