Programme Intégré REDD+ Maniema
(PIREDD Maniema)
Contexte
La perte de couverture forestière dans la Province du Maniema est beaucoup plus prononcée le long des principaux axes fluviaux et routiers, particulièrement dans le complexe agro-rural dans l’Est de la province où la densité de la population est plus élevée. Parmi les axes les plus affectés par la déforestation après 2011 se trouvent l’axe fluvial le long de la rivière Lualaba dans le territoire de Kailo, les axes routiers Kailo-Punia, Punia-Lubutu, la RN3 qui connecte Kisangani avec le Nord-Kivu, tous les axes de Kindu vers le Sud-Kivu dans le territoire de Pangi et plusieurs autres axes dans l’Est et Nord-Est de la ville de Kasongo.
La perte de la couverture forestière est moins prononcée dans les zones savanicoles et agricoles du Sud et Sud-Ouest de Maniema ainsi que dans les zones forestières loin des axes de transport et loin des agglomérations – y inclus dans les aires protégées notamment la zone sur le territoire de la province. En même temps, des modèles d’utilisation de terres au détriment des forêts sont en train de s’approcher de plus en plus des aires protégées et de leurs zones périphériques, ce qui risque de mettre en danger la survie durable de ces dernières. »
Les principaux moteurs directs de déforestation et dégradation forestière au Maniema sont – selon la zone – l’agriculture itinérante sur brulis, l’exploitation du bois énergie et la production du charbon de bois ainsi que l’exploitation artisanale du bois d’œuvre. Les études mettent clairement en évidence le fait que parmi ces moteurs, l’agriculture itinérante sur brulis en est le plus important. Plus de 80% de la perte des forêts au Maniema peut être imputé à cette pratique.
Les activités minières dans les zones minières de la province (notamment dans l’Est et Sud) et l’expansion urbaine, causée par la forte croissance démographique et l’exode rural, contribuent également à la déforestation et dégradation forestière.
Les facteurs subjacents à la déforestation et dégradation forestière au Maniema sont liés à la situation socio-économique précaire de sa population, qui s’exprime entre autres par l’accès restreint aux infrastructures de base (santé, éducation, électricité, routière, eau et sociales), des revenus par habitant très bas et la forte dépendance de la population aux pratiques de subsistance. A la pauvreté s’ajoute un taux de natalité élevé dans la province, qui est l’un des plus élevé en RDC. Comme conséquence, on observe une demande croissante pour des biens de consommation de base (alimentaire, énergétique, matières premières). En même temps les moyens et pratiques de production sont insuffisants pour répondre à ces besoins dans une manière durable.
Objectif
Le PIREDD Maniema contribue à la réduction des émissions et à l’augmentation des absorptions par la mise sur place des forêts protégées (APAC, CFCL, réserves communautaire) et par des mesures des restaurations de paysages foresteries et une promotion de l’agriculture durable. Également le programme cherche à améliorer le bien-être de la population par la mise en place des chaines de valeur vertes avec une augmentation de revenus pour les ménages impliqués et des bénéfices indirects pour leurs familles et des autres membres de leurs communautés locales.
Résultats attendus
Dans le domaine de l’Aménagement du territoire et Foncier
- Un zonage participatif est réalisé avec la mise à disposition des cartes de zonage
- Une planification spatiale pour le développement est réalisée et Plans de Développement Local sont disponibles
- Des droits fonciers renforcés et des accords signés, des cartes disponibles et des contrats publiés
Dans le domaine de Gouvernance et mobilisation des ressources
- Des droits humains respectés ainsi que ceux des peuples autochtones, et une participation significative des femmes à différentes instances de prise de décision
- Les partenaires sont renforcés en capacités (gestion participative du PIREDD, appui à la mise en place des structures de gouvernance)
- Des fonds sont mobilisés et des investissements réalisés (paiements sur services environnementaux, investissements agricoles, mobilisation des investissements privés)
Dans le domaine de Forêt, Conservation et Restauration
- Les stocks d’animaux et la couverture végétale montrent une évolution positive
- Zones de protection (Concessions Forestières des Communautés Locales, Aires et territoires des Populations Autochtones et des Communautés, Aires Protégées) mises sur place
Dans le domaine de l’énergie
- Une Chaine de valeur bois-énergie optimisé mise sur place
- Des alternatives en énergie sont disponibles
Dans le domaine de l’agriculture
- Agriculture savanicole installé dans une manière durable et rentable
- Augmentation du nombre de ménages pratiquant une agriculture familiale dans une manière durable et rentable
Documents
Le document du programme (PRODOC), les rapports et autres documents importants sont disponibles dans le dossier du programme.
Données clés du programme
Résultats atteints
Aménagement du territoire et foncier
Depuis le début du programme, l’élaboration et la publication de 3 plans de développement local ont été soutenues. Ici 23 groupements avec une population d’environ 260 000 personnes vont bénéficier indirectement de ces plans de développement local. Egalement le processus de test de 3 plans simples d’aménagement du territoire (PSAT) a été appuyé. Le processus MEOR (méthodologie d’évaluation de opportunités de restauration de paysages foresteries) a été lancé avec l’appui d’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) ainsi que le processus de développement de 5 nouveaux PDLs. De nombreuses mesures de renforcement de capacités y inclus la dotation du matériel (meuble, système solaire, ordinateur, motos, imprimante) ont été organisées pour la division provinciale d’Aménagement du Territoire qui était nouvellement installée dans la Province du Maniema. Une étude du potentiel d’une agriculture durable dans la zone savanicole dans le sud de la province du Maniema a également été menée, qui contient déjà les premières cartes de zonage. En outre, la collaboration multisectorielle a été encouragée par diverses mesures, telles que des missions et activités conjointes. Les partenaires ont été soutenus dans le développement de stratégies et de plans d’action provinciaux. Des mesures ont également été appuyés pour résoudre les conflits liés aux droits fonciers.
Gouvernance
Pour la bonne gouvernance du programme, un comité du pilotage a été mis en place par la sortie d’un arrêté par le gouverneur de la Province du Maniema et deux réunions ont été déjà eu lieu (Novembre 2021 et Mars 2022). Plusieurs missions d’échange (Mai-Ndombe, Ruanda, Tshopo, Kinshasa, Bukavu) et de la participation aux platforms nationaux et internationaux ont été appuyés. Plus de 50 partenaires (étatiques et société civiles) ont été appuyés aves du matériel du bon fonctionnement de leurs bureaux. Plus de 1500 partenaires ont profités des mesures de renforcements des capacités à travers des formations. L’installation de 936 structures locales de gouvernance dans 8 ETDs (Ambwe, Wasongola, Bangengele, Beia, Maringa, Wakabango II, Bahina et Aluba) a été appuyés inclus les mesures de la sensibilisation et renforcement des capacités. Diverses mesures de sensibilisation aux droits de l’homme ont été mises en œuvre. Le programme a assuré que la participation des femmes soit augmentée dans toutes les activités (par exemple augmentation de représentations de femmes dans les comités CLD de 6% a 34%). Dans la foulée, le Plan stratégique de l’inclusion de la femme dans les instances décisionnelles de la Province du Maniema a été développé et validé par une soixantaines des femmes leaders de cette province. Les partenaires ont été renforcés dans leur capacité à développer des projets bancables et à mobiliser des fonds pour la réalisation de leurs projets socio-économiques venant des PDLs.
Foresterie
La mise en place de 9 concessions foresterie de communautés locales (CFCL) est en bonne voie. Deux CFCLs ont déjà été formalisés en 2021 donc avec le CFCL Bisemulu au total 84.454 hectares de forêt primaire qui ont été placés sous une gestion durable. Les dossiers pour les demandes des CFCLs Ukuna et Yenge ont été envoyé au gouverneur. Pour les 5 autres CFCL, les premières étapes du processus ont été lancés et les cartographies participatives sont en cours Le processus de la mise en place de 2 APACs et une réserve communautaire « protection de perroquets » a été également lancé. Depuis le début, le programme a soutenu plusieurs études ainsi que diverses mesures de sensibilisation et communication pour une éducation environnementale. Des mesures ont également été soutenues dans le cadre du contrôle de l’utilisation des ressources forestières.
Energie
Comme il s’agissait d’un nouveau champ d’action pour la GIZ au Maniema, l’accent a été mis la première année sur la collecte de données importantes, la sensibilisation et formations des acteurs clés et le développement de stratégies, guides et plans des actions. La validation de la stratégie provinciale bois-énergie en juin 2022 permettra de mettre en œuvre des activités ciblées au cours des quatre années suivantes.
Agriculture
Au début du programme, de nombreuses études ont été menées afin de préparer une bonne base pour la mise en œuvre. Il s’agissait notamment de l’étude de potentiel d’agriculture dans la zone savanicole, l’étude sur le filière semencière, l’étude sur la filière des pépinières, l’étude sur les chaînes de valeur Artemisia et Moringa, l’étude de savoir endogène sur les maladies des plantes En outre, le programme a développé un Guide d’Essences pour l’Agroforesterie et le reboisement et a organisé la vulgarisation de ce guide. En ce qui concerne les formations, 80 acteurs (ONG et service technique) ont été bénéficiaires de formations en agroforesterie, 50 agents d’une formation en Agrimultiplication, 20 acteurs d’une formation Value links, 35 Acteurs d’une formation RC CARG, et 15 ONG de la formation de développement de proposition de projets agricoles. 1.047.832 personnes ont été touchées par la vulgarisation du Guide d’Essences pour l’Agroforesterie. En ce qui concerne la vulgarisation des pratiques agricoles durables 784 personnes (594 femmes et 128 PA) ont été soutenues au cours du premier semestre l’année dans le cadre d’une vulgarisation d’une agriculture durable. La mise en place de 11 chaines de valeurs a été lancé.
Les détails sur les résultats sont repris dans le rapport semestriel 2022 du programme.