Le FONAREDD a organisé du 22 au 23 Janvier 2020 à Kinshasa, son premier Forum national dont l’objectif principal était de faciliter les échanges et le partage d’expériences, pour toutes les parties prenantes engagées dans la mise en œuvre du portefeuille du FONAREDD, ainsi que de lancer la réflexion sur le prochain cycle programmatique de la REDD+ en RDC.
Près de 250 participants, représentant les instances provinciales et nationales de la REDD+, de l’administration publique, de la société civile nationale et internationale, du monde académique, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers ainsi que des porteurs des programmes financés par le FONAREDD, ont pris part à ces assises.
Dans son mot de bienvenue, Monsieur Félicien Mulenda, Coordonnateur du Secrétariat Exécutif du FONAREDD, a rappelé l’importance du rôle du Fonds National REDD, les objectifs poursuivis par les financements FONAREDD, des avancées réalisées à ce jour, ainsi que les perspectives d’un futur partenariat post 2020.
Les travaux du Forum ont été structurés en 3 sessions clés portant sur (i) les programmes sectoriels visant les réformes et politiques habilitantes ; (ii) les programmes intégrés dans les 8 provinces cibles et (iii) la présentation du processus de préparation du cadre stratégique 2021 – 2025. A chacune de ces sessions était adossé un panel y relatif portant respectivement sur (i) les Réformes et Politiques, (ii) les Activités de terrain à impact durable, et (iii) l’Implication du secteur privé.
Recommandations majeures:
Les deux journées de débats et échanges ont permis aux participants de dégager au total 19 recommandations, notamment :
I. Renforcer l’appropriation nationale et le rôle régalien de l’Etat dans le processus REDD+:
1. Impliquer les gouvernements provinciaux dans la mise en œuvre des PIREDD à travers leurs Comités de Pilotage respectifs afin de renforcer la communication, l’implication et l’appropriation de tous;
2. Restaurer le rôle régalien de l’Etat comme bénéficiaire des financements et responsable des résultats ;
3. Appuyer l’application des lois, particulièrement les environnementales ;
II. Améliorer les modalités de mise en œuvre /structure du FONAREDD:
4. Résoudre la dualité du business model actuel de CAFI qui veut que le gouvernement réponde des résultats alors que les projets sont portés par les agences ;
5. Renforcer les activités sur terrain et s’assurer que les financements y parviennent dans une proportion substantielle permettant les impacts attendus ;
6. Ouvrir une fenêtre, dans le prochain cycle, pour l’accès aux entités nationale et en particulier les ONGs nationales crédibles ;
III. Affiner et renforcer la coordination et le suivi-évaluation:
7. Evaluer les programmes et les politiques au regard de leurs résultats et les réorienter le cas échéant ;
8. S’interroger sur les stratégies adoptées et les baser sur la science, du fait qu’aucune réduction sensible de la tendance générale de déforestation n’est observée ;
9. Envisager l’engagement sur le long terme et considérer les leçons acquises qui ressortent des programmes non-financés par le FONAREDD ;
10. Utiliser des outils de surveillance modernes pour affiner et rendre les informations plus robustes, et ce, au vu de la nécessité d’avoir les informations fiables sur les taux de déforestation et leur localisation ;
11. Renforcer les liens et la coordination, de manière tangible et concrète, entre les programmes sectoriels et les programmes intégrés ;
IV. Valoriser l’aspect anthropique dans la forêt, particulièrement les savoirs endogènes:
12. Mettre l’homme au centre de tous les projets et interventions en recherchant son implication et son bien-être ;
13. Déployer les efforts pour transformer l’agriculture, à travers l’agroforesterie, en un moyen de reconstituer la forêt et contribuer à sa régénération ;
14. Renforcer les dimensions de plaidoyer, communication et sensibilisation comme une nécessité absolue pour gérer les attentes et clarifier les objectifs ;
15. Encourager le développement de nouveaux business model adaptés aux revenus faibles de la majorité de la population congolaise, cibler les formations techniques et encourager la formation du peuple ;
16. Valoriser et capitaliser les savoirs endogènes, des peuples autochtones et les amplifier dans les activités de terrain ;
V. Renforcer la collaboration avec le Secteur Privé dans le processus REDD+:
17. Effectuer un plaidoyer pour une transition énergétique qui puisse appuyer l’engagement du secteur privé et son développement ;
18. Reconnaitre la valeur intrinsèque de la forêt au-delà de la valeur carbone, explorer les synergies avec la conservation, et assurer une bonne gouvernance pour permettre l’implication du secteur privé et de la société civile ;
19. Encourager le développement d’un secteur privé et de l’entreprenariat par le biais des incitations, encadrement et accompagnement des porteurs de projets.