La République Démocratique du Congo (RDC) est caractérisée par son abondance en ressources naturelles et paradoxalement, par la pauvreté accablante de sa population (plus de 73% des 90 millions d’habitants vivent en pauvreté extrême[1]). Les Paiements sur les Services Environnementaux (PSE) constituent une nouvelle source de financement potentiellement importante pour les pays tels que la RDC, soit des pays en développement qui fournissent des services écosystémiques à valeur mondiale. Comme la RDC abrite la deuxième forêt tropicale au monde en termes de superficie, et une biodiversité qui la qualifie en tant qu’un des 17 pays méga-divers au monde, elle fournit des services écosystémiques qui bénéficient au monde entier, y inclus les pays développés.

[1] Banque Mondiale, « Congo, Dem. Rep. », https://data.worldbank.org/country/congo-dem-rep.

Véritables gratifications aux communautés pour les services fournis dans la préservation des écosystèmes, les PSE dans le Mai-Ndombe sont capitalisés pour les œuvres communautaires. A KONKIA, secteur situé à une centaine de kilomètres d’Inongo, chef-lieu de la Province, le Comité local de Développement (CLD) a construit son bureau grâce au PSE et continue de nourrir d’autres ambitions avec les mêmes fonds, ceci, dans le cadre du Programme Intégré REDD+ Mai-Ndombe, mis en œuvre par la Banque Mondiale à travers l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF), sur financement CAFI/FONAREDD.

Madame MAYASA AMPIME, Trésorière du CLD KONKIA, nous en parle davantage : « Nous recevons les PSE en 3 tranches depuis la mise en place jusqu’à l’entretien des plantations. Chaque service est rénuméré à 50 dollars par personne. Nous ne pouvons pas tout consommer. Nous nous sommes réunis pour ce que nous pouvons faire avec cet argent et nous avons décidé de construire un bureau. »

Bureau du CLD, mais à utilité communautaire…

« Ce bureau n’appartient pas uniquement au comité du CLD mais à toute la communauté. Tous ceux qui ont besoin de faire une réunion, que ce soient des mutualités, que ce soient les agents de l’Hôpital, s’ils ont besoin de se réunir, ils le font ici. Nous avons payé 20 chaises et quatre tables qui sont à l’intérieur, toujours avec cet argent. »

L’expérience du PIREDD révèle un besoin criant en projets de développement dans ce secteur et pourquoi pas dans toute la Province du Mai-Ndombe potentiellement riche, mais dont une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. Satisfaite de ce qui a déjà été fait, Madame MAYASA revient également sur le besoin ressenti : « Nous sommes très contents de cette initiative du Gouvernement qui ne nous a pas oublié. S’il y a des projets, qu’il nous les amène afin que notre secteur se développe davantage car il y a toujours de la pauvreté ici. Depuis que le PIREDD est là, avec le peu que nous gagnons grâce aux activités, certains paient les frais de scolarité pour leurs enfants, d’autres supportent leurs soins de santé, envoient leurs enfants à l’université et réhabilitent même leurs maisons. Que le Gouvernement nous envoie encore plus de projets. »

Des ambitions pour le prochain paiement…

« Nous avons besoin de finaliser d’abord ce bureau car il manque une partie du pavement et le plafond. Et pour l’avenir nous comptons construire un marché pour notre secteur. »

Un marché qui servirait donc de point de stockage et d’évacuation des produits agricoles et vivriers attendus pour les saisons à venir.

©FONAREDD RDC, 2022/ Story & photo credit: Gloire Munesha